«Hue» et non plus «brrr»

Une nouvelle école d'équitation dans le Val Müstair attire les touristes.

Dans le Val Müstair, le tourisme a le vent en poupe grâce aux chevaux. Iris Hauschild attire en effet de nombreux groupes dans cette vallée excentrée.

«Habituellement, tout n’est pas aussi calme», souligne Iris Hauschild. Dix jeunes filles sont assises autour d’une grande table, les yeux rivés sur leur bircher müesli et leurs tartines. Elles se sont couchées tard hier. C’était la fin du camp et elles ne voulaient rien manquer. Et de faire du cheval tous les jours, cela fatigue. Mais, quand il s’agit de repartir à l’écurie, les jeunes filles, qui ont entre 6 et 16 ans, retrouvent du poil de la bête. Et lorsqu’elles caressent les nasaux de leur cheval préféré, la fatigue est vite oubliée. Ce camp d’une semaine est consacré exclusivement à l’équitation. Les plus jeunes y apprennent les bases, les plus âgées se préparent à passer le brevet – sorte de permis de conduire pour cavaliers. C’est Iris Hauschild qui donne les cours. Après sa formation dans l’agriculture, elle s’est lancée dans l’éducation et a travaillé comme éducatrice dans des homes pour les jeunes. Et c’est en collaborant dans un haras qu’elle s’est découvert une passion pour les chevaux islandais. Plus tard, elle a commencé à donner des cours pendant ses loisirs, une activité pour laquelle elle s’est révélée être très douée. Les enfants l’aiment bien et lui restent fidèles même après deux déménagements.

Iris vient en effet de transférer son école d’équitation et le lieu de résidence des six personnes de sa famille, de la Basse-Engadine au Val Müstair, refermant ainsi la boucle, car c’est dans cette vallée isolée qu’elle a grandi. Ce n’est pas le mal du pays de son enfance qui l’a motivée, mais l’occasion de reprendre la maison de ses parents et d’avoir enfin, après des années de situation provisoire, une écurie adéquate pour ses chevaux et la possibilité d’aménager un paddock pour ses cours. Avec le développement continu de l’école d’équitation, les anciennes infrastructures étaient insuffisantes. L’école d’équitation était déjà un job à plein temps pour Iris, 41 ans, mais la nouvelle écurie lui a permis de passer au stade professionnel. Elle n’organise pas seulement des cours et des camps pour les enfants, mais aussi pour les adultes. Et comme le Val Müstair est très excentré, elle propose aussi des logements. Elle a aménagé dans sa maison un grand dortoir, et loue aussi une chambre pour des familles ainsi qu’un petit appartement. Mais parfois cela ne suffit pas. Des enfants de Zurich, qui viennent toujours avec leurs familles, on dû dormir dernièrement à l’auberge de jeunesse de Santa Maria. «Je trouve cela super. L’école d’équitation ne bénéficie ainsi pas seulement à ma famille mais à toute la région», qui a d’ailleurs accueilli Iris Hauschild et ses chevaux à bras ouverts. Le financement du projet posa cependant problème. Iris et son mari avaient mis toutes leurs économies dans l’écurie, mais cela n’a pas suffi. Iris fut donc soulagée quand l’Aide Suisse aux Montagnards lui eut promis son soutien.

plaun-schumpeder.ch

Texte et photos: Max Hugelshofer

Paru en juin 2014

Le projet en bref

  • École d’équitation
  • Stabulation pour des chevaux
  • Santa Maria/GR
L’Aide suisse à la montagnes apporte un soutien financier lorsque l’argent ne suffit pas pour réaliser un projet porteur d’avenir.