Aujourd’hui, tout le monde n’a d’yeux que pour le bâtiment Langgletscher. «Je peux voir votre chambre?» demande ainsi une actionnaire logée dans le bâtiment principal à un couple installé au Langgletscher. Pendant la tenue de l’assemblée générale dans la salle, on s’affaire en cuisine. L’équipe confectionne des bouchées apéritives tandis que des gratins, des rôtis et des légumes cuisent dans les fours vapeur combinés. On pourrait croire que les trois cordons-bleus travaillent ensemble depuis des années, et non depuis quelques jours.
Leurs créations sont appréciées. L’équipe de service a installé un buffet devant le bâtiment principal, sous les mélèzes, et on trinque au vin blanc valaisan, à l’eau minérale ou au jus d’abricot. Les conversations tournent essentiellement autour de la transformation réussie du Langgletscher. On fait l’éloge des rideaux colorés produits par l’atelier de tissage de la vallée et des petites sculptures et installations artistiques placées çà et là. Celles-ci sont le fait d’Adrian Scheidegger, qui a conseillé l’architecte Christian Heller sur le plan artistique. Les deux hommes sont, eux aussi, présents; ils ont en main non pas un verre de vin, mais des tubes de peinture et des cadres de sérigraphie. Comme un mur a été repeint après coup, le sérigraphe professionnel n’a pas pu y apposer les numéros des chambres, et c’est à Adrian et Christian qu’est revenu ce soin. «Voilà ce qui se passe quand on veut des changements en dernière minute», sourit Adrian. Dans un verre à vin, il mélange du rouge, du blanc et du noir jusqu’à obtenir la couleur souhaitée. Il presse un peu de peinture dans le cadre que Christian maintient contre le mur. Un bref passage à la spatule, un instant de silence, et il enlève le cadre. Le numéro 87 ressort parfaitement sur le mur. «Pas mal pour un débutant, hein?» demande Adrian.