«Désormais, on a plus de liberté»

À l’Aide suisse à la montagne, Ivo Torelli s’occupe des successions de Suisse romande. Le nouveau droit successoral est plus flexible dans les dispositions testamentaires. C’est pourquoi la demande d’information est plus grande.

Le nouveau droit successoral est entré en vigueur au début de l’année. J’imagine que le téléphone n’arrête pas de sonner?

Ivo Torelli: Cela reste raisonnable.De manière générale, les gens sontplutôt bien informés. Mais ce quirevient régulièrement, ce sont lesdemandes du type: «Faut-il queje change mon testament?»

Alors, le faut-il?

C’est à voir, selon les cas. Selon lasituation familiale, mais aussi selonce qui est important pour soi.

Dans quels domaines est-ille plus urgent d’agir?

La grande nouveauté du droit successoral concerne la réduction desparts réservataires, qui offre plus de flexibilité. Si vous avez pris des dispositions en la matière dans votre testament, c’est sans doute une bonne idée de demander à un spécialiste d’y jeter un oeil.

C’est quelque chose que vous faites?

Si quelqu’un me le demande, je le fais volontiers. Mais je ne suis pas avocat. C’est pourquoi je confie les cas plus complexes à des spécialistes externes avec qui nous travaillons. Il s’agit d’avocats et de notaires spécialisés dans le droit successoral à travers la Suisse. Pour les questions simples, en revanche, il n’y a même pas besoin de mon soutien. Il suffit de consulter notre guide sur le testament «Pour aujourd’hui, demain et après-demain», à commander en remplissant le talon au milieu du magazine.

Quelles sont les nouvelles options offertes par le nouveau droit successoral?

Par exemple, dans le cas d’une personne sans enfants, les parents percevaient jusqu’à maintenant au moins 12,5 % de l’héritage. Désormais, on peut en décider librement et exclure ses parents de la succession.

Cela se fait?

Oui, j’ai déjà vu plusieurs cas de ce genre. Les raisons qui motivaient ce choix étaient d’ailleurs très variées. Il peut bien sûr y avoir une dispute à l’origine de la décision, mais beaucoup estiment simplement que leurs parents ont déjà assez d’argent et que l’héritage peut avoir plus d’effets ailleurs.

Par exemple auprès de l’Aide suisse à la montagne?

Par exemple. Ou n’importe quelle autre organisation caritative. Il faut que ça corresponde. Pour moi, il est important de ne pas forcer la main ni d’essayer de convaincre qui que ce soit. Si une personne a consacré sa vie entière à l’intégration des personnes handicapées, il est tout naturel qu’elle inclue dans son testament une organisation dans ce domaine. Mais si quelqu’un a un lien particulier avec les personnes vivant dans les montagnes et qu’il faisait déjà des dons à l’Aide suisse à la montagne, je me réjouis qu’il nous mentionne dans son testament.