Une petite ferme encore plus polyvalente grâce à une installation de biogaz

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Résoudre deux problèmes avec une seule nouvelle construction: c’est ce que souhaitent faire Barbara Schlüchter et Bernhard Wüthrich dans l’Emmental. Un abri permettra enfin de garer toutes les machines et l’installation de biogaz intégrée fournira de l’électricité neutre en CO2 en plus de remplacer le poêle à bois défectueux.

Derrière l’étable, Bernhard Wüthrich et son beau-père Walter Schlüchter créent un vacarme assourdissant. Un compresseur bourdonne, l’air comprimé chuinte et deux forets à béton crissent. Les deux hommes tournent ces derniers et font des trous de mine dans le sol, subissant les fortes secousses de leurs outils. «C’est comme ça quand on veut construire dans le Haut-Emmental», explique Bernhard Wüthrich en haussant les épaules. Le poudingue. Ici, la plupart de la roche n’est recouverte que d’une mince couche de terre. Les bulldozers atteignent donc bien vite leurs limites lors des travaux d’excavation.

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En plus du lait et de la viande, de l'électricité et de la chaleur

Dans la fosse de construction de la ferme Jodershubel, entre Eggiwil et Schangnau, les fondations d’un nouveau bâtiment à double emploi devraient bientôt voir le jour. Un abri pour les machines, qui accueillera également une petite installation de biogaz. Ainsi, la petite exploitation sur laquelle se côtoient deux générations de Schlüchter ainsi que des vaches laitières, des porcs d’élevage, des chevaux de trait, des chiens de chasse, des poules et des chats, ne produira bientôt plus «seulement» du lait, de la viande de porc, des œufs et des pommes de terre, mais aussi de la chaleur et de l’électricité.

«Cela fait des années que nous manquons de place pour nos machines», souligne la directrice, Barbara Schlüchter. Avec son partenaire Bernhard, elle dirige l’exploitation sur laquelle travaillent encore à plein temps son père Walter et sa mère Rosmarie. Il n’y a qu’un minuscule garage tellement encombré qu’il faut la plupart du temps sortir au moins deux machines pour libérer celle dont on a besoin. Et comme le tracteur est trop volumineux pour cet espace exigu, Barbara et Walter ont dû faire preuve de créativité pour lui ériger un abri provisoire avec des murs en bois de chauffage et une grande tôle en guise de toit. Le problème du garage n’a jamais été résolu car il y avait toujours plus urgent. D’abord, l’étable, puis la rénovation de la maison.

Chauffer devient plus facile

Pourtant, il y a peu, le contrôle de combustion obligatoire a révélé que le poêle à bois de la cuisine, qui sert à chauffer toute la maison, est arrivé en fin de vie après plus de 30 ans de bons et loyaux services. «Bien sûr, nous aurions pu le rénover, moyennant une grosse somme d’argent», reconnaît Barbara. Mais quitte à investir, autant que les investissements servent à faciliter le travail. Car préparer le bois de chauffage, faire du feu au quotidien et alimenter le poêle est chronophage. Et malgré tout cela, la maison est glacée, le matin, au réveil. Ainsi, Barbara et Bernhard ont décidé de résoudre deux problèmes en parallèle. Il était clair qu’ils voulaient se chauffer avec leurs propres ressources.

Ils ont d’abord étudié les chaudières à bois déchiqueté puis, après quelques détours, ont découvert un producteur de petites installations au biogaz dans l’Oberland bernois. «Voilà ce qu’il nous faut», se sont-ils dit après avoir visité une installation dans une exploitation de même taille que la leur. Le lisier et le fumier de la ferme servent à fabriquer du gaz qui est ensuite brûlé dans un générateur en cas de besoin pour produire de la chaleur et de l’électricité. La chaleur est utilisée pour le chauffage de la maison et pour l’eau chaude. L’électricité est soit utilisée à la ferme, soit injectée dans le réseau. «D’une part, nous économisons pas mal d’argent et, d’autre part, nous réduisons nos émissions de CO2», résume Barbara.

La nouvelle construction fait donc d’une pierre deux coups et permet à une exploitation polyvalente de se diversifier encore davantage. Toutefois, malgré une contribution personnelle importante, le projet est onéreux. Trop pour la famille Schlüchter. L’Aide suisse à la montagne lui a donc assuré son soutien à hauteur de 70 000 francs. Il nous manque encore 20 000 francs. Aidez-nous à rassembler cette somme.

Texte, video et images: Max Hugelshofer

Paru en mars 2024