S’ils n’ont pas gardé les cochons ensemble, Jonathan Schmid et Arnaud Frascotti forment une fine équipe. Au fin fond du canton de Neuchâtel, l’un est propriétaire et a rénové Le Cochon Rose, l’autre y cuisine et en assume la gérance.
L’automne s’installe gentiment à La Sagne. Surplombé d’un joyeux clocher, un bâtiment imposant abrite Le Cochon Rose. À l’intérieur, les hôtes se font chatouiller l’odorat par l’agréable odeur du pain en pleine cuisson. La salle à manger est conviviale, les clins d’œil au nom de l’hôtel-restaurant ne manquent pas : un tableau avec un cochon discret, le carrelage rose de la cuisine, et plus loin les portes roses des toilettes. Datant de trois siècles, le bâtiment du Cochon Rose a joué différents rôles au fil du temps : siège de l’autorité communale, école et auberge entre autres. Il a porté des noms ordinaires, notamment Hôtel de Ville ou Restaurant de Commune. Pour Jonathan Schmid, trouver un nom plus charmant était une évidence. Le lieu ayant aussi été une ferme, le Sagnard s’est donc inspiré de l’un de ces anciens habitants : le cochon.
En 2016, Jonathan rachète la bâtisse à la commune pour la rénover et la transformer en un hôtel-restaurant. Toutefois, les poutres et les murs sont d’origine. En faisant du neuf avec de l’ancien, Jonathan, passionné de vins, a su créer un lieu chaleureux. Le Cochon Rose rouvre ses portes fin 2022 avec quatre magnifiques chambres d’hôtel, toutes rénovées dans l’ancienne grange. Elles apportent une plus-value non négligeable au restaurant.
Pendant les travaux, le propriétaire recherche la perle rare qui saura ravir les papilles des hôtes du Cochon Rose. La cuisine et les valeurs d’Arnaud Frascotti le convainquent. Pour le plus grand bonheur de ses parents, Arnaud accepte la gérance avec le soutien de sa compagne Corin. Conscient qu’il doit motiver les gens à se déplacer jusqu’à La Sagne, il y propose une cuisine authentique qui sort des sentiers battus, que ce soit une soupe de panais ou une panna cotta à la figue.
Des effluves émanent de la cuisine et embaument désormais la salle à manger. Arnaud prépare lui-même son fonds pour assaisonner des plats, car le fait-maison est essentiel à ses yeux. Il concocte tout avec beaucoup d’amour et propose des recettes de saison. Le quotidien du chef rime avec spontanéité et celui de sa femme avec flexibilité. De fait, les menus sont établis le matin même en fonction de ce qui se trouve dans le frigo et des légumes achetés au marché ou chez le grossiste. Corin s’adapte, elle connaît très bien son mari. Au service, à la plonge, à la réception de l’hôtel, mais aussi en train de consoler sa fille, Corin est partout et garde le sourire en toute circonstance. Une visite au Cochon Rose sera l’occasion d’y découvrir un lieu riche en histoires, une hospitalité bienveillante ainsi qu’une cuisine qui charmera le palais des plus fins gourmets.
