Plus beau encore du haut d’un cheval
Le Jura s’apprécie doublement lorsqu’on le découvre à dos de cheval.
Le Jura s’apprécie doublement lorsqu’on le découvre à dos de cheval.
Ce n’est pas pour rien que le Jura est considéré comme le far west de la Suisse. Une nature intacte, des canyons, de vastes plaines – et des chevaux partout où se pose le regard. Un réseau de pistes cavalières de quelque 1’000 kilomètres de long permet de découvrir tout l’arc jurassien du haut d’un cheval.
Haletant, et en sueur, les chevaux montent la montagne à pas réguliers. On sent bien que ces chevaux robustes des Franches-Montagnes étaient élevés à l’époque pour effectuer des travaux pénibles. Arrivés après 10 kilomètres et 500 mètres de dénivelé sur le col de Montvoie, ils sont récompensés avec du fourrage frais, et nous les cavaliers, par une vue magnifique. Au nord: les vastes paysages de l’Ajoie, que nous laissons derrière nous, et au sud la vallée sauvage du Doubs. Dans ces deux régions se trouvent deux des neuf pistes cavalières qui ont vu le jour ces cinq dernières années dans le cadre du projet «Margurite». L’objectif de ce projet, que diverses organisations touristiques des cantons du Jura et de Berne ont lancé ensemble, est de renforcer l’agrotourisme dans la région du Jura. Jusqu’en 2021, environ 1’000 kilomètres de pistes cavalières seront créées - 700 kilomètres existent déjà. Elles relient divers gites agrotouristiques, dans lesquels les touristes à cheval peuvent s’arrêter.
«Le groupe-cible se compose d’une part de cavaliers qui se déplacent avec leurs propres chevaux et qui découvrent la région de leur propre chef, et d’autre part de personnes qui passent des vacances dans des fermes et souhaitent faire des balades accompagnées à cheval», explique Geneviève Sahy Wille, qui dans le cadre de ce projet «Marguerite» est chargée de développer ce réseau de pistes cavalières. C’est une pionnière en matière de tourisme équestre. En tant que fondatrice et présidente de l’AREF (Association pour un Réseau Equestre aux Franches-Montagnes et environs) elle a, il y a plus de 20 ans, plaidé en faveur de la construction d’un réseau de pistes cavalières dans les Franches-Montagnes, lesquelles sont devenues aujourd’hui une destination à la mode pour les fans d’équitation. Un potentiel dont d’autres régions moins connues de l’arc jurassien peuvent aussi se prévaloir, comme celles dans lesquelles Sahy Wille a été guide d’équitation ces dernières années. «Ma mission est de concevoir des pistes cavalières appropriées pour les chevaux et attrayantes pour les cavaliers et qui puissent convenir pour les longs comme pour les courts trajets et qui offrent des possibilités de s’arrêter pour se restaurer.» Une mission assez complexe, mais Sahy Wille bénéficie d’une longue expérience en particulier lorsqu’il s’agit de composantes humaines. «Pour obtenir l’accord des communes, des paysans et autres propriétaires terriens, il faut parfois faire preuve de tact, cela implique aussi un certain travail de conviction et une aptitude à faire preuve de beaucoup de patience.» Finalement c’est tout le monde qui en tire profit. Dans les Franches-Montagnes, la taxe équestre et les recettes des nuitées des touristes équestres rapportent 49 000 francs par an à la région.
Pour nous il est temps de remonter en selle. Nous devons encore parcourir 10 kilomètres avant d’arriver à Ocourt au bord du Doubs. Un dernier coup d’œil sur la carte des tours équestres et départ! Le far west nous appelle!