Qui ne connaît pas les étiquettes en bois jaune vif dont on se sert pour étiqueter les platesbandes du jardin? Mais d’où viennentelles? Étonnamment, ni de Chine, ni de Scandinavie, ni des pays baltes, mais
de l’Oberland bernois. Le bois utilisé à cet effet pousse depuis des lustres dans les forêts entourant Habkern, où se trouve la scierie de la famille Tschiemer. Jusqu’à peu, les étiquettes étaient fabriquées à Kehrsatz, près de Berne, mais aujourd’hui, la production a également lieu à Habkern.
Quand il était enfant, Peter Studer, le «pro des étiquettes», s’asseyait à la table du salon avec ses frères et sœurs pour emballer des étiquettes le mercredi soir en écoutant la radio. En effet, ce soir-là les enfants étaient autorisés à se coucher plus tard. Dans les années 1970, il reprend ce magasin aux mains de la famille depuis 1917. Chez les Tschiemer, Peter Studer achète le bois d’épicéa adapté, à la croissance lente, pliable et facile à annoter, et le transforme dans son atelier au prix d’un travail opiniâtre pour en
faire des étiquettes. Avec l’âge, lorsqu’il a voulu céder son entreprise sans trouver de successeur, il en a parlé à son fournisseur de bois de longue date, Hans Tschiemer. «Peut-être que cela intéresserait mon fils Heinz»,a répondu ce dernier.