Allons voir ce qui se passe à l’hôtel Albrici de Poschiavo. Il y a un peu plus d’un an, la gérante, Valentina Guerranti, et son adjointe, Silvia Crosta, étaient encore de vraies néophytes dans l’univers numérique. Elles ont participé au cours par intérêt général et parce qu’il n’y avait de toute façon rien d’autre à faire pendant le confinement. Aujourd’hui, les clients de l’hôtel qui utilisent le wi-fi ont automatiquement accès à une bibliothèque en ligne qui comporte des dizaines de journaux et de magazines. Silvia Crosta ne doit maintenant plus payer les frais d’abonnement à leur version papier. Toutes les informations destinées aux clients et la carte du restaurant sont, elles aussi, disponibles en ligne. Et bien entendu, la facturation se fait maintenant via Internet. «Comme les processus sont plus simples et que la charge de travail administratif a diminué, nous avons plus de temps pour nos clients, déclare l’hôtelière. Le cours a vraiment porté ses fruits.»
L’administration communale et l’école de Brusio sont également tout à l’éloge de Ruggero et des idées qu’il a rendues possibles. «Nous étions presque tous des débutants complets avant de demander de l’aide à Ruggero pour la première fois, indique la directrice de l’école, Maria Orsola Driessen. Maintenant, la numérisation nous permet de concrétiser peu à peu notre vision: ouvrir notre école dans cette vallée étroite et collaborer avec des enseignants et des enfants d’autres vallées.»
Retournons à Poschiavo, à la menuiserie Vecellio Legno. Chez les Vecellio, la mère, Cristina, et le fils, Enzo, ont tous deux fréquenté les cours de Ruggero ces derniers mois. Enzo, qui reprendra bientôt l’entreprise de ses parents, a déjà numérisé de nombreux processus de travail. Par exemple, les temps de travail et les rapports concernant les travaux réalisés sont saisis directement sur une tablette. Les employés ne sont donc plus contraints d’effectuer les tâches administratives chronophages qu’ils n’appréciaient pas. Le travail de bureau s’est, lui aussi, simplifié: «Auparavant, ma mère passait chaque semaine des heures à taper des rapports», indique Enzo. Il montre fièrement à Ruggero tout ce qu’il a déjà mis en place et lui fait part de ses idées pour l’avenir. Le facilitateur est ravi d’avoir semé ses graines de réflexion dans un terreau aussi fertile. Et il s’étonne que ses formations aient parfois une portée inattendue: Enzo ne s’est pas contenté de déclencher une certaine révolution numérique dans la menuiserie; il a également numérisé la communication de son club de hockey sur glace.
Texte, Image et Video: Max Hugelshofer
Paru en
novembre 2021