Jusqu'à présent, Philippe Martin produisait son absinthe dans une maison du village voisin de Boveresse. Mais pour des raisons fonctionnelles, il a dû trouver de nouveaux locaux: «Dans l'emplacement précédent, je n'avais ni chauffage ni eau chaude. Ce n'était pas idéal, surtout pour le nettoyage des alambics», explique l’homme de 53 ans. Cet électricien de formation produit environ 8’000 litres de fée verte par an. Il a repris la distillerie de son père en 2014 et c'est également son père qui lui a appris le métier de distillateur. «D'aussi loin que je me souvienne, mon père a toujours distillé de l'absinthe. A l'époque, c'était de façon clandestine, dans la baignoire de la maison», raconte Philippe Martin. Pendant des décennies, la production d'absinthe était en effet interdite par la loi. L'interdiction est entrée en vigueur en 1910. A l'époque, on estimait que l'absinthe provoquait des hallucinations et elle était accusée d’être à l’origine de tous les maux de la société. L'interdiction frappa durement l'économie du Val-de-Travers, de nombreux distillateurs continuèrent donc dans la clandestinité et se considérèrent comme des résistants. C'est le cas du père de Philippe Martin. En 2005, lorsque l'interdiction a été levée, il a fondé sa propre distillerie légale.