Il y a encore deux ans, Ursin et Nicole Riedi, du Val Lumnezia, vivaient avec leurs trois enfants dans le village de Morissen – à quelques minutes en voiture de leur ferme bio. Depuis, la famille a construit une maison jouxtant l’étable. Mais pas une maison ordinaire: l’électricité et la chaleur nécessaires pour le chauffage et l’eau chaude proviennent exclusivement d’une micro-installation de biogaz. Dans le fermenteur, les bactéries transforment le fumier et le lisier des 30 vaches laitières et du jeune bétail en méthane. Celui-ci est brûlé dans une petite centrale de cogénération et produit de l’électricité (un tiers) et de la chaleur (deux tiers). Neutralité carbone: 100%. En outre, le processus de fermentation enrichit l’engrais de la ferme. «Depuis que nous avons une stabulation libre, nous ne pouvons plus collecter séparément le fumier du lisier. La fermentation immédiate produisait beaucoup d’ammoniac, ce qui nuit à l’environnement et représente une perte de nutriments pour l’agriculteur», confie Ursin. Ursin avait observé que, l’ancien engrais étant plus épais, l’épandage souillait fortement l’herbe, ce qui limitait considérablement la photosynthèse. «Lorsque la pluie tant espérée ne venait pas, l’engrais utilisé n’avait pratiquement plus aucun effet ou, pire encore, abîmait l’herbe.»