Josef Schuler sort du «Gifi», regarde autour de lui et fait une photo du «Gnessi» dans le «Schättähalb» de l’autre côté de la vallée.
Pas le temps de se rendre au «grüäwä». Josef remet alors son sac sur l’épaule et disparaît dans la nature en empruntant un sentier pentu. Tout vous paraît clair? Non?... Alors c’est l’occasion de vous familiariser avec le patois du coin. Vous trouverez le long de ce sentier des mots doubles du patois uranais, gravés sur treize pierres. Une petite brochure y-relative les explique, mais vous pouvez aussi scanner sur votre smartphone le QR code pour obtenir des explications. Il a aussi des petits films ainsi que des
enregistrements sonores.
C’est ce même Josef Schuler, qui vient de sortir du petit téléphérique, propriété de deux des familles Bissig du village, qui a conçu et réalisé ce sentier. Avant d’être à la retraite, il était chef de l’Office cantonal de la Culture et du Sport, et avant cela maître d’école à Isenthal. Une vallée chère à son coeur, raison pour laquelle il s’engage au sein du Conseil municipal en s’occupant de divers projets susceptibles d’amener des touristes dans cette vallée excentrée. «Les 480 habitants ne sont pas suffisants pour financer l’infrastructure», explique-t-il. «Les cars postaux, le magasin du village, les deux restaurants sont tous tributaires des revenus complémentaires.» Le sentier du dialecte uranais a, cinq ans après son ouverture, déjà fait ses preuves. Les familles de paysans Bissig et Eberli peuvent transporter aujourd’hui davantage de clients que précédemment, grâce à leurs téléphériques privés et engranger ainsi des revenus essentiels pour les frais de maintenance.
Ne serait-ce que pour soutenir ces paysans de montagne, il vaut la peine de prendre le téléphérique (Gifi) plutôt que de monter et descendre à pied. Notamment parce que l’entretien de ces petites cabines ouvertes est onéreux. Et ceux qui voyagent avec des
enfants vont certainement être d’accord! Entre les deux téléphériques de Furggellen et Obere Bärchi la randonnée est si belle et diversifiée qu’il est impossible de s’ennuyer. Le sentier serpente à travers des parties de forêts, des falaises et sur une arrête qui offre une vue des deux côtés. Le parcours n’est pas difficile mais la prudence est de mise!