Un travail de maturité bénéfique
Marina Fasciati était à la recherche d’un sujet pour son travail de maturité. Résultat: son village natal de Bivio a désormais un cinéma.
Marina Fasciati était à la recherche d’un sujet pour son travail de maturité. Résultat: son village natal de Bivio a désormais un cinéma.
Un panneau indicateur planté dans la neige. Et juste derrière, un autre: «Cinéma Stalla». En les suivant, on arrive à une vieille étable au milieu du village. On monte un escalier de bois tout neuf, pousse une vieille porte, puis un épais rideau et on arrive dans un cinéma. Mais pas un cinéma ordinaire! Tout au fond, sur une sorte de tribune faite de palettes, quelques sièges de cinéma dépareillés et deux rangées de sièges de cars postaux. A l’avant, des canapés de confection maison, avec des palettes recouvertes de coussins épais et de peaux de moutons. C’est là que pendant la saison d’hiver des séances de cinéma ont lieu tous les dimanches. Elles attirent avant tout des familles avec enfants, qui apprécient cette offre, car en dehors des pistes de ski, il ne se passe pas grand-chose dans ce petit village sur le col du Julier.
Ce cinéma Stalla doit son existence à deux familles indigènes et en particulier à la gymnasienne Marina Fasciati. Nous discutions comme à l’accoutumée avec nos amis Schmidt» se rappelle-t-elle. La discussion portait sur le travail de maturité de Marina, qui était à la recherche d’un bon sujet. «Comme nous étions tous passionnés de cinéma, nous étions d’accord: il manquait un cinéma à Bivio.» Comme au milieu du village une ancienne étable était désaffectée, Marina a tout de suite estimé que c’était l’occasion idéale. Le propriétaire lui promit de la mettre à sa disposition pour cinq ans. Marina, ses parents, Esther et Marco, sa sœur Seraina et son frère Dario se lancèrent alors dans l’aventure. Soutenus par les membres de la famille Schmidt in incorpore, débordant eux aussi d’enthousiasme.
Le professeur de l’école de Marina qui supervisait le travail n’était quant à lui pas vraiment conquis. Il trouvait le projet un peu boiteux. Marina, qui avait déjà investi beaucoup d’énergie et de temps, a fait fi de ses mises en garde. Et en décembre 2017, la première a eu lieu. Depuis, il y a des séances tous les dimanches en saison et la salle est comble pratiquement à chaque fois.Ce soir aussi s’annonce bien. «Nous avons de nombreuses réservations par téléphone et une famille vient de jeter un coup d’œil à l’intérieur pour réserver ses places», dit Marina qui a déjà rempli toute une caisse de popcorn. «Avant la séance, je rallume la machine pour que cela sente bon.» Esther et Ladina ont préparé de petits biscuits au fromage de montagne local ainsi que du vin chaud et Marina a aussi apporté des boissons. Des panneaux indicateurs ont été plantés dans tout le village. Le DVD «Schellenursli» est dans le lecteur, et le son a été testé. Le thermomètre indique 15°. Ce matin, il n’y avait que 3° mais d’ici que le film commence, il y en aura 20. Le premier hiver, la température ne dépassait parfois pas les zéro degrés. Et le son sortant des boxes du home cinéma n’était pas top. Marina n’arrivait cependant pas à récolter davantage d’argent que la somme qu’elle avait obtenue pour son projet de
financement participatif. Ce n’est qu’après que l’Aide suisse à la montagne lui eut promis son soutien, qu’elle a pu faire l’acquisition de radiateurs et d’une sono plus performante. «Maintenant le cinéma est parfait», selon Marina. C’est aussi l’avis de son professeur, qui lui a mis un six pour son travail.