Heureusement, ce ne sera bientôt plus qu’un souvenir. Car la cabane, en cours de rénovation, disposera sous peu d’une installation photovoltaïque plus performante, d’une nouvelle cuisinière et d’un chauffage de secours. Et surtout, de réservoirs d’eau plus grands. «Les installations techniques datent des années 1980. Elles sont désespérément obsolètes», explique Beat Hofer, président de la coopérative Mönchsjochhütte de Grindelwald. Le plus grand panneau solaire permettra à lui seul d’économiser environ 2000 litres de diesel par an, car il fournira assez d’électricité pour faire fonctionner le lave-vaisselle sans avoir à démarrer le générateur diesel. Or, ici, le lave-vaisselle tourne souvent.
En effet, la cabane du Mönchsjoch s’adresse à deux clientèles spécifiques. La nuit, elle accueille principalement des alpinistes, des grimpeurs et des randonneurs à ski, comme tous les refuges de haute montagne. C’est un des points de départ des guides de Grindelwald, pour des randonnées avec leurs clients sur le Mönch, par exemple. Il n’est pas rare que les 120 lits du dortoir soient tous réservés. Mais pendant la journée, la cabane reçoit surtout des excursionnistes, venus du Jungfraujoch pour se restaurer.
Pour Yann et son équipe, qui peut compter huit personnes selon la saison, cette double activité n’est possible qu’en respectant des horaires stricts. «À 9 h 39, la cabane doit être nettoyée de fond en comble. Je ne plaisante pas, tout le monde le sait dans l’équipe», affirme Yann. Et malgré son sourire malicieux, on imagine sans peine que personne n’a envie de tester ses limites. Ensuite, les préparatifs de la journée commencent. La carte est composée de plats simples, à base d’ingrédients locaux. «La saucisse et le pain fonctionnent toujours, mais il arrive qu’on propose des pâtes ou des soupes», explique Yann. Les soupes ne sont possibles que les jours de faible fréquentation, sinon, cela consommerait trop d’eau.