Des sommets
fraîchement enneigés, sous un ciel bleu
éclatant: généralement, Frédéric Bourban, directeur d’Ecoforêt et guide de
randonnée passionné, admire le panorama dont il jouit depuis son lieu de travail. Mais aujourd’hui, il n’a pas un regard pour le spectacle superbe que lui
offre l’autre versant de la vallée du
Rhône, et pour cause: devant lui, son
rêve est en train de se réaliser. Là, sur
les hauteurs de Haute-Nendaz, en Valais, des ouvriers érigent une nouvelle
halle pour l’entreprise forestière. Tout
en bois, ou presque. Une poutre de toit
gigantesque flotte juste au-dessus de
l’élément de mur déjà installé. Elle pèse
environ trois tonnes et mesure douze
mètres. Ecoforêt a elle-même abattu
les arbres qui la composent dans les forêts environnantes, en sélectionnant
aussi des troncs plus petits et moins
beaux. La poutre est un assemblage de
centaines de petites lattes collées qui
contribuent à sa solidité. Deux ouvriers
se tiennent sur des plateformes mobiles
aux extrémités de la poutre, prêts à lui
imprimer le dernier mouvement. Le grutier descend l’élément comme au ralenti. Une dernière poussée, et, dans un
claquement, la poutre se pose sur la
construction en bois. «Parfait, crie le
chef de chantier aux ouvriers, le cla-
quement indique que la poutre est en
place.» À terme, quelque 460 m3 de bois
issu des forêts avoisinantes seront traités dans la halle.