Depuis le début, j’ai toutefois consacré beaucoup de temps à mon propre projet: le développement d’un kit de conversion pour les motofaucheuses monoaxes. Le moteur à essence et le réservoir sont supprimés et remplacés par une unité composée d’un moteur électrique et d’une batterie. Cela paraît simple, mais il y a quelques pièges. Notamment un conflit entre le poids et la durée d’utilisation possible. Désormais, avec deux blocs de piles d’une capacité de 5 kW/h chacun, nous avons assez de courant pour près de trois heures en fonctionnement. Travailler toute une journée sans interruption avec une motofaucheuse électrique ne sera jamais possible. De toute façon, dans la pratique, quasiment personne ne le fait. Cet été, nous avons réalisé d’innombrables tests dans le quotidien de diverses fermes. Les agriculteurs ont certes dû modifier un peu leurs processus de travail, mais ils sont par ailleurs très contents. Et pas seulement pour des raisons écologiques, mais avant tout pour le confort. D’une part, notre motofaucheuse est beaucoup moins bruyante que les appareils traditionnels et ne sent pas mauvais. D’autre part, les vibrations dues au moteur à essence sont alors inexistantes. Cela fait apparemment une différence beaucoup plus grande que ce que j’avais espéré. On se fatigue beaucoup moins vite.
Depuis, la phase de développement est terminée. J’ai déjà équipé les premières motofaucheuses de clients. Je l’ai fait moi-même, dans mon atelier. À l’avenir, mon but est toutefois de livrer notre kit directement au mécanicien en machines agricoles du client afin qu’il procède à l’installation.
J’ai d’autres idées. Par exemple, le kit peut être monté sur des fraiseuses à neige. En fait, presque sur tous les appareils disposant d’un petit moteur à essence. Mais d’abord, nous devons continuer à développer notre entreprise. Pour cela, je me suis associé à un partenaire, Daniel Vincenz, rencontré sur les bancs de l’école. Nous travaillons tous deux dans les mêmes domaines et sommes complémentaires. Mais nous envisageons d’embaucher bientôt de nouvelles personnes. Je suis certain que le marché va bouger et que, dans dix ans, on ne vendra plus guère de motofaucheuses monoaxes à moteur à essence.
oc-engineers.ch
Texte: Max Hugelshofer
Images: Yannick Andrea
Paru en
novembre 2021