Il y a deux ans, il a osé se lancer et a démarré sa propre production
dans la cave de ses grands-parents. Entretemps, la firme «Alpenhirt» à
Tschiertschen, le village natal d’Adrian dans le Schanfigg, emploie
trois personnes fixes et de nombreux auxiliaires temporaires. «J’étais
totalement inexpérimenté quand j’ai commencé et j’ai eu beaucoup de faux
frais. C’est parfois encore le cas, mais j’apprends chaque jour»,
commente Adrian en conduisant sa camionnette frigorifique, remplie de
caisses de viande à travers la Surselva où la nuit est tombée. Après une
longue journée à la boucherie, il ne songe pas encore à se reposer. La
viande qu’il a découpée doit être amenée sans tarder à Segnas, près de
Disentis pour y être traitée. Anselm Sialm y exploite une petite
entreprise de séchage de la viande. Il traite la viande d’Adrian selon
ses directives. Et en utilisant le mélange d’épices secret de son
grand-père.
Les caisses de viande fraîche sont déchargées, mais il faut
recharger dans la voiture des produits traités et mis sous vide, qui ont
été suspendus pendant quatre mois dans le local de séchage. Jusqu’à ce
qu’Adrian les ait ramenés à Tschiertschen et mis dans sa cave, il est
déjà 22 heures. Il n’est pas trop tard cependant pour goûter à la
nouvelle livraison: de la viande séchée de la vache Rita, de la viande
de montagne de Marca de Siat, du saucisson sec 11 ans d’âge de Felda et
même de la charcuterie d’âne d’Urs. Autant de produits délicieux.
Et les nombreux clients et clientes d’Adrian savent les
apprécier. «Je ne reçois que des commentaires positifs et une bonne
partie des acheteurs sont devenus des clients fidèles», se réjouit-il.
Ses produits se vendent dans diverses épiceries fines de toute la Suisse
et également dans son propre magasin au centre du village de
Tschiertschen. Internet est aussi un canal de distribution important.
«Alpenhirt», qui a son propre magasin en ligne, est également présent
sur diverses plateformes onlines. La première tentative se présentait
bien mais était trop compliquée et nécessitait un investissement trop
important. Un exemple parmi d’autres: «Nous devions établir un bulletin
de livraison pour chaque commande». Avec le nouveau shop, qu’il a pu
faire programmer avec le soutien de l’Aide Suisse aux Montagnards, tout
cela est terminé. «Chaque commande ne me prend plus que la moitié du
temps par rapport à avant. C’est un énorme allègement», explique-t-il. Il peut ainsi se concentrer davantage à la promotion des ventes. Et toutes les deux semaines à son travail à la boucherie.
alpenhirt.ch
Texte: Max Hugelshofer
Photos: Yannick Andrea
Paru en
mars 2017